Le 15 juin marque le début de la campagne officielle pour le second tour des élections municipales 2020. Retrouvez à cette occasion une interview de Fabrice Loher, candidat de la liste « Unissons Lorient »
M. Loher, le deuxième tour des élections municipales se déroulera le 28 juin. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous ?
Je suis plus déterminé que jamais. Il y a une chance historique pour la ville de Lorient : celle d’écrire un nouveau chapitre, de connaître enfin l’alternance et le changement. Et je suis le seul des quatre candidats à incarner réellement ce changement. Les trois listes concurrentes sont clairement issues de la majorité sortante : une, celle de Bruno Blanchard, qui assume le bilan de la majorité ; une autre, celle de Laurent Tonnerre, qui louvoie entre la contestation et le soutien et enfin une troisième, celle de Damien Girard, que je qualifierai de gauche radicale voire d’extrême-gauche. Derrière la figure sympathique de Damien Girard et de l’écologie, il y a une coalition de partis de gauche et d’extrême-gauche, avec une forte proportion de représentants du Parti communiste et du Front de Gauche, qui prônent la décroissance des activités, c’est à dire une vision très idéologique de l’écologie.
En quoi la liste Unissons Lorient incarne-t-elle le vrai changement ?
C’est la seule qui a un programme économique cohérent. J’insiste là-dessus, parce que c’est la base de tout : pour financer les politiques publiques il faut en effet des ressources et pour avoir des ressources il faut une économie solide. C’est le point faible du bilan de la majorité sortante, qui se traduit par exemple dans la ville de Lorient par un taux de chômage très élevé puisqu’il atteint les 19% et un taux de pauvreté également très important puisqu’un Lorientais sur cinq vit malheureusement en dessous du seuil de pauvreté. Tout cela illustre les difficultés économiques et sociales de la ville de Lorient et du Pays de Lorient, qui datent d’avant la crise sanitaire. Lorient a d’abord été en avance sur son temps, a innové, notamment le domaine du commerce maritime, de la construction navale ou de la pêche, puis lentement, inexorablement, est tombée dans l’inertie et pris du retard. Il faut maintenant réveiller la belle endormie ! Parce que dans un monde qui est en train de changer, Lorient doit changer aussi et ne pas rester au bord de la route. Et je le répète, je suis le seul candidat du changement. Parce que l’on ne fait pas du neuf avec du vieux, parce que derrière les belles paroles de mes trois concurrents, tous héritiers de l’ancien système, il y a la réalité de l’immobilisme, pire : de la récession. Leur projet n’est finalement que de la cosmétique : sous l’épaisse couche de maquillage, il y a le même visage fatigué. Lorient a besoin de sang neuf et d’une vraie vision d’avenir.
L’économie et l’emploi sont les priorités de votre programme.
Oui. La réponse aux maux dont souffre Lorient est avant tout économique. Il faut bâtir une stratégie de reconquête. Pour l’emploi et la création d’activités nouvelles, nous avons notamment toute une série de mesures, qui ont été construites en concertation et en synergie avec les acteurs économiques locaux. Avec mon équipe, nous avons élaboré un plan de relance en 30 propositions, intitulé « Reconstruire la Confiance », disponible sur notre site Internet, avec des mesures à court et moyen terme pour soutenir l’activité économique et faire face aux conséquences de la crise sanitaire. Il s’agit d’aider les commerçants et les entrepreneurs à passer ce cap, en relayant les mesures nationales par des prêts et des aides non remboursables aux petites entreprises, celles qui sont les plus fragiles. Nous voulons faire face aux défis des licenciements, de la perte d’emploi et de la baisse des revenus à cause du chômage partiel. Il faut revitaliser notre économie locale, le centre-ville et nos quartiers, faciliterla vie des commerçants et les accompagner dans leurs projets, améliorer la desserte des zones d’activités, lutter contre les « vitrines vides ».
Comment comptez-vous protéger les personnes les plus vulnérables et lutter contre la pauvreté ?
Nous souhaitons entre autres renforcer les moyens du Centre Communal d’Action Sociale et des structures qui accompagnent la grande pauvreté sur la ville. Cela passe non seulement par des moyens financiers supplémentaires mais aussi par une mise en synergie des acteurs locaux. Nous considérons que l’on ne sortira pas quelqu’un de la difficulté seulement en lui donnant un emploi : c’est l’objet de notre projet de « Contrat d’insertion personnalisée », qui prévoit, en plus d’un emploi, la facilitation de l’accès au logement et un accompagnement par une assistante sociale. La notion d’accompagnement est très importante à mes yeux et la crise sanitaire l’a cruellement démontré. Je pense par exemple à nos aînés, aux plus fragiles. Il faut que la ville créé les conditions d’une écoute beaucoup plus attentive et mette en place des moyens opérationnels pour leur venir en aide, tels que la livraison à domicile ou un service de transport dédié. Souvent les familles sont perdues face à certaines détresses et n’ont malheureusement pas d’information ni de solution… Enfin nous accueillerons les victimes de violences conjugales dans un lieu mis à leur disposition et nous aiderons les familles en difficulté, en favorisant notamment les vacances dites « solidaires et apprenantes », en lien avec les associations lorientaises.
Comment voyez-vous l’avenir économique de Lorient et du Pays de Lorient ?
Le Pays de Lorient possède de nombreux atouts : sa situation géographique, la richesse de ses cotes, de son arrière-pays… Mais il faut valoriser ces richesses, avoir une vision du futur, améliorer l’accessibilité, créer des pôles d’activité, renforcer les liens entre les acteurs économiques locaux. Les perspectives seront très sombres si rien n’est fait pour soutenir nos entreprises et impulser de nouvelles créations d’emplois dans des filières d’avenir. Je pense par exemple à l’ingénierie, à la recherche, à la formation, au numérique, ou encore à « l’économie bleue ». La mer est notre richesse et nous devons par exemple y développer les énergies marines renouvelables alimentant une production locale d’hydrogène, valoriser des coproduits du poisson, la sécurité en mer ou les transports maritimes du futur. La France va disposer d’une enveloppe de 39 milliards d’€ de subventions de la part de l’Union Européenne et le pays de Lorient doit être prêt à y prendre toute sa part. C’est un virage économique majeur, des milliers d’emplois d’avenir sont en jeu et nous devons nous mobiliser autour de cette grande ambition.
La transition écologique est également une grande ambition…
Absolument. Et à ce sujet, il faut rappeler que le projet de transition écologique n’appartient ni à un parti, ni à un courant politique, ni à un candidat. Nul n’en a le monopole ou ne peut se l’approprier, il est au contraire l’affaire de toutes et de tous. L’ambition de la liste « Unissons Lorient », c’est l’autonomie énergétique du territoire en 2050. Pour y parvenir, nous devons à la fois consommer moins d’énergie et en produire plus localement. Il faudra ainsi réduire nos besoins en énergie dans l’habitat, ce qui permettra à chacun de gagner du pouvoir d’achat en réduisant sa facture énergétique. Nous engagerons un plan ambitieux de rénovation thermique des bâtiments existants, publics et privés, et nous favoriserons pour le neuf les bâtiments à énergie positive. Nous prévoyons aussi de végétaliser davantage Lorient, d’y créer notamment de véritables « couloirs écologiques » pour préserver la biodiversité en ville. Nous favoriserons par ailleurs le covoiturage, l’autopartage, l’usage du vélo et des transports en commun avec l’expérimentation du bus gratuit le samedi qui répond à un triple enjeu de dynamique du centre-ville, de pouvoir d’achat et de santé publique. Nous voulons également développer l’utilisation d’énergies propres dans les transports, collectifs comme particuliers, en favorisant notamment la production d’hydrogène réalisée à partir d’énergies renouvelables. Enfin, nous souhaitons développer l’accès à une alimentation de qualité issue en priorité de notre agriculture et de notre pêche locales.
Quel est votre projet en matière d’éducation ?
Nos jeunes sont l’avenir de Lorient et nous donnerons évidemment une grande importance à l’éducation. D’abord par le biais d’un plan d’investissements ambitieux. De nombreuses écoles ont en effet besoin d’être rénovées et nous inclurons les équipes pédagogiques dans le processus de réflexion. Nous voulons construire les écoles de demain pour favoriser la réussite de tous et l’épanouissement de chacun, aller vers des classes flexibles, adaptées aux nouvelles technologies, travailler le contenu, promouvoir la lecture, végétaliser les établissements. Nous lutterons aussi contre l’échec scolaire, contre la violence et le harcèlement. Beaucoup trop d’élèves le subissent, malheureusement, et nous avons pour projet de tester un dispositif de vie scolaire prévoyant la formation des directeurs et des enseignants mais également la mise en place d’assistants d’éducation pour lutter contre ces fléaux au sein des établissements. Nous travaillerons aussi sur un dispositif santé, qui favorisera, pour les familles, l’accès à des praticiens spécialisés pour les enfants dyslexiques ou dyscalculiques, ou ceux qui ont besoin de soutien psychologique. Sans oublier un grand plan éducatif de territoire, rénové autour des notions de transition écologique, de développement durable, de sécurité routière et de citoyenneté.
Que comptez-vous mettre en place à Lorient pour faire face à l’insécurité grandissante et mieux protéger les citoyens ?
La première chose importante à mes yeux, c’est d’être conscient qu’il existe une insécurité, au centre-ville et dans les quartiers, ce que l’équipe sortante a toujours voulu nier. Et à partir du moment où il y a cette prise de conscience, on met en place des moyens pour répondre aux atteintes à notre qualité de vie et apporter une réponse systématique aux troubles à l’ordre public et aux dégradations. Cela passe d’abord par une politique d’éducation et associative ambitieuse, en soutenant la « parentalité » dans les situations de mineurs délinquants avec par exemple des dispositifs d’écoute, d’aides et d’orientation, ou des dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire pour redonner espoir à la cellule familiale. Il y a ensuite un volet important de prévention et de dissuasion, avec le déploiement massif d’un réseau de vidéo-protection relié à un centre de surveillance urbain. Puis par l’augmentation des effectifs. Notre police municipale passerait ainsi de 11 à 25 éléments, ses missions, en lien avec la police nationale, seraient renforcées. Il s’agira également de prévenir les incivilités et la délinquance et de lutter efficacement contre les trafics, qui ne cessent hélas de se développer.
Quelles sont vos ambitions dans le domaine de la culture ?
Notre ambition est double : nous voulons d’une part diversifier et démocratiser l’offre culturelle pour la rendre accessible au plus grand nombre – la « culture pour tous » – et d’autre part exporter l’art et la culture dans la rue, ce qui contribuera par ailleurs à l’animation du centre-ville et des quartiers. Il faut amener la culture vers les gens, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous voulons aussi une politique tournée vers l’affirmation de l’identité bretonne et maritime de Lorient et la mise en valeur du patrimoine de la ville, qu’il soit culturel (nous souhaitons notamment promouvoir le Festival Interceltique et l’associer aux grandes décisions de la ville pour les aménagements qui le concernent), historique (d’où l’idée de créer un musée des Beaux-Arts) ou touristique, en développant l’attractivité et la notoriété. Il faut que l’on ait une offre identifiante, à l’image de ce qui se fait dans d’autres villes de France.
Vous accordez également beaucoup d’importance au sport.
En effet. Et pour le sport, il y a également deux axes. Concernant le sport professionnel, il faut régler enfin, en concertation avec le FC Lorient, la question du stade du Moustoir qui, à notre avis, n’est pas qu’un problème de tribune mais une question globale d’insertion du stade dans son environnement urbain. Nous avons à ce sujet un vrai projet d’aménagement du quartier Halles Merville – Moustoir. Il faut aussi que le projet de rénovation intègre une offre évènementielle diversifiée, d’autres équipements sportifs, des espaces de loisirs et une offre commerciale nouvelle, de manière à étirer l’hypercentre vers le stade. Concernant le sport amateur, il faut définir une véritable politique, qui encourage le sport amateur, le sport loisir et le sport santé et qui prévoit notamment de rénover certains équipements – stades, salles, piscines – et, surtout, de mieux les entretenir. Enfin, je terminerai avec le basket. Je souhaite qu’il y ait demain un grand club de basket à Lorient qui évolue, comme le FCL, au plus haut niveau et qui constitue une deuxième offre d’activité sportive et un vecteur supplémentaire d’attractivité. Il faudra pour cela le doter d’installations adaptées.
Si vous êtes élu le 28 juin, quel maire serez-vous ?
Je serai d’abord un maire disponible à 100 % pour cette ville que j’aime avec passion. Et j’abandonnerai alors mon activité professionnelle. Une activité de 30 ans au sein de collectivités locales, ce qui fait de moi un homme d’expérience, connaissant parfaitement les rouages des structures publiques. Je serai aussi le maire de tous les Lorientais, celles et ceux qui auront voté pour moi mais aussi celles et ceux qui auront fait un autre choix. Personne ne sera laissé à l’écart. C’est d’ailleurs ce qui incarne l’esprit de la liste « Unissons Lorient » : rassembler. Et c’est pour cela que nous avons choisi ce nom. Pour moi, un bon maire, c’est celui qui donne une vision, qui fixe un cap, qui entraîne la population et qui entretient avec elle une relation de proximité, de confiance, d’estime et de respect, sans distinction aucune. Un bon maire écoute et protège, encourage et accompagne, ose et innove, engage vers l’avenir, sait prendre ses responsabilités. Il est aussi le premier ambassadeur de sa ville, il doit savoir en sortir pour aller défendre les dossiers, porter la parole auprès des autorités régionales, nationales ou européennes, ce qui a été insuffisamment fait jusqu’alors pour Lorient. Un bon maire enfin, c’est aussi et surtout une bonne équipe autour de lui, avec une compétence reconnue sur chacun des dossiers, qui apporte un vrai plus dans la gestion des affaires publiques. Et en ce sens, j’ai incontestablement à mes côtés une équipe formidable, la meilleure de toutes !
La situation sanitaire semble s’améliorer de jour en jour, les Lorientais pourront-ils aller voter sans crainte le 28 juin ?
Oui. Je n’ai aucun doute sur le fait que les services municipaux organiseront de la meilleure manière possible les conditions d’accueil dans les bureaux de vote, dans le strict respect des consignes sanitaires. Chacun doit donc être rassuré sur le fait qu’il pourra venir voter en toute sécurité. Et en cas d’impossibilité, il existe la solution de la procuration. C’est simple et c’est facile ! Notre équipe est d’ailleurs à la disposition des électrices et des électeurs pour répondre à toute question, sur place à la permanence (23 rue Maréchal Foch, Lorient), par téléphone (07.87.54.17.44), par courriel (contact@unissonslorient.fr) ou via notre formulaire